L’art de voir l’invisible : les enseignements du cycle en Intelligence Économique et Stratégique de l’IHEDN
Certaines formations marquent une trajectoire ; elles ne se contentent pas de transmettre un savoir mais transforment une manière de penser. Le cycle en Intelligence Économique et Stratégique de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (“IHEDN” ci-après) fait indéniablement partie de ces écoles de l’esprit qui mettent en lumière des pans entiers de réalité jusqu’alors insoupçonnés. Au terme de ce cursus, je ne vois plus le monde à travers les mêmes prismes. J’en décode les signaux faibles, en anticipe les mutations et en comprends les logiques sous-jacentes avec une acuité nouvelle.
Photo de GR Stocks sur Unsplash
Trois grands enseignements se détachent de cette formation : la stratégie comme mécanisme d’influence, la sécurité comme condition de la puissance et la collaboration comme moteur de l’innovation.
La stratégie : de l’analyse à l’influence
La stratégie ne se limite pas à des décisions prises dans des tours d’ivoire. Elle est un art subtil d’influence, de lecture des écosystèmes et de création de dynamiques favorables. Les cours consacrés à l’OSINT (Open Source Intelligence) et à la cartographie des écosystèmes institutionnels ont été pour moi une véritable révélation. En apprenant à décoder les flux d’informations, identifier les nœuds stratégiques et positionner les acteurs dans une logique d’influence, j’ai commencé à appréhender les défis stratégiques sous un nouvel angle.
Dans ma vie professionnelle, ce regard analytique s’est rapidement imposé comme une évidence et un impératif. Une simple donnée brute devient un levier d’action si elle est interprétée avec précision.
La sécurité : un préalable à la puissance
Comment imaginer une stratégie sans assurer une maîtrise de ses informations sensibles ? Cette interrogation a été le fil rouge des modules consacrés à la cybersécurité et à la protection de l’information. L’IHEDN m’a permis de confirmer que la sécurité économique, souvent perçue par les organisations comme un simple coût, constitue en réalité une redoutable arme stratégique.
Cette formation m’a permis d’intégrer non seulement les fondements techniques de la protection de l’information, mais également de comprendre que la cybersécurité et la sécurité économique sont des affaires collectives à ne pas prendre à la légère. Les experts de haut niveau intervenant tout au long du cursus puisent dans leur expérience pratique pour illustrer l’importance d’un cadre réglementaire robuste et d’une approche collaborative dans le renforcement de l’immunité informationnelle d’une organisation.
La collaboration : le levier des écosystèmes innovants
Le troisième apport majeur de ce cycle est de souligner l’importance cruciale de la collaboration. A travers les travaux en comité, les débats et les exercices de mise en situation a été mise en lumière l’inépuisable richesse de l’intelligence collective.
Cette dynamique collaborative s’est traduite à travers des échanges avec des professionnels issus de secteurs multiples : influence, droit, finance ou encore ingénierie. La pluridisciplinarité des auditeurs et la qualité des intervenants ont créé un environnement stimulant où chaque point de vue permettait d’enrichir le débat et les réflexions.
Une transformation personnelle et professionnelle
Aujourd’hui, en tant qu’auditeur certifié du 86e cycle de l’IHEDN, je mesure pleinement les transformations professionnelle et personnelle qu’ont constitué ces jours de formation. M’ont été offertes les clés pour décrypter des situations complexes, anticiper des évolutions stratégiques et agir en faveur d’une économie plus sûre dans un contexte où le concept de “Guerre économique” se démocratise par sa visibilité de plus en plus prégnante.
Ce cycle fut ainsi un voyage intellectuel, un creuset de compétences et un réseau inestimable d’experts et de pairs. Si l’on devait résumer en une phrase : l’IHEDN ne m’a pas seulement appris à voir ce qui est, mais à anticiper ce qui pourrait être.